Parler d’aimer
Ces chants ont une histoire, dont ils portent la marque. Ils ont été conçus à Ouessant, avec les inquiétudes, les étonnements et les espoirs que l’île avait recueillis. Le vent a emporté tout ce qui ne tenait pas, tous les mots qui ne disent rien et qui parlent trop, tous ceux qui n’arrivent qu’à obscurcir la pensée, à la masquer ou à l’égarer. Il n’est resté que des verbes, inaltérables, ardents, annonciateurs d’un sens qui se régénère sans fin au-delà de nos horizons.
Dans le vent, flottaient des airs gallois, les verbes ont épousé leurs formes rudes et simples. Et là où les personnes et les choses sans substance s’étaient retirées, une place s’est ouverte pour des voix personnelles et charnelles, une place à chanter et à habiter, où il y a de l’air et une possibilité de sens à porter, à donner, avec la ferveur, la force et la fragilité du souffle. Emmanuel Fournier
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